Déjeuner protéiné rend cool

Vous êtes ce que vous mangez ? Cela n’a jamais été aussi proche de la vérité. Les chercheurs ont comparé deux types de petit déjeuner à teneur faible ou élevée en protéines administrés à deux groupes de sujets pour essayer de savoir si ceux-ci avaient ou non une influence sur leur comportement.

Les protéines d’origine animale apportent de la tyrosine en quantité importante, ce qui n’est pas toujours le cas des protéines végétales. Or on sait que la tyrosine est un précurseur de la dopamine, hormone qui conditionne le bien-être. Des teneurs en protéines plus ou moins élevées peuvent influencer les niveaux de tyrosine et donc de dopamine dans le cerveau. Si votre petit déjeuner manque de protéines, pensez aux protéines en poudre.

La whey du petit déjeuner

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La tyrosine fait partie des acides aminés neutres (LNAAs Large neutral amino acids) et peut donc entrer en compétition avec d’autres acides aminés également neutres qui seraient présents en plus grande concentration. C’est le cas par exemple du tryptophane.

Le petit déjeuner modifie l’arrivée du tryptophane dans le sang après la prise alimentaire, ce qui montre que les macronutriments ingérés ont une influence. Notamment les chercheurs ont constaté qu’en présence d’un petit déjeuner élevé en glucides et faible en protéines, le taux de tryptophane est plus élevé.

Dans le même groupe, on a également observé des taux de tyrosine bien plus faibles en présence de glucides.

Le taux de sucre sanguin est également déterminé par la prise de glucides au petit déjeuner. Il est plus haut avec un petit déjeuner à charge glucidique élevée et plus bas avec un petit déjeuner à faible charge glucidique.

Or la présence de glucides au petit déjeuner favorise l’absorption du tryptophane au détriment de la tyrosine. Or comme le tryptophane est plus rare dans l’alimentation que la tyrosine, il est prioritaire dans l’assimilation. Les deux étant liés, un manque de tyrosine inhibera le passage du tryptophane.
Il est donc prouvé par cette étude que le ratio entre les glucides et les protéines dans la ration alimentaire peut influencer l’assimilation soit du tryptophane, soit de la tyrosine.

En présence de glucides, l’insuline augmente ainsi que le cortisol, court-circuitant l’effet de la dopamine en brûlant la tyrosine pour en faire de l’énergie, ce qui l’empêche d’être assimilée puis transformée en catécholamine.

C’est le matin que la tyrosine est le mieux assimilée. C’est pourquoi il est recommandé de prendre un petit déjeuner et un déjeuner riche en protéines animales et faible en glucides pour profiter  d’un apport optimal de tyrosine au moment où notre corps le réclame et sait le mieux s’en servir. La tyrosine précurseur de dopamine, hormone qui  invite à l’action, suscite l’envie, motive, aide à la vigilance et à la concentration … ce qui met en train pour la journée mais elle permet également de garder des nerfs d’acier parce qu’elle est impliquée dans le système de la récompense.

Au contraire, l’après-midi et le soir sont les bons moments pour faire le plein de tryptophane (qui freine l’action). Ce dernier est en effet précurseur de sérotonine, l’hormone de la bonne humeur, qui contrôle également l’appétit et le sommeil.

Une alimentation équilibrée est la condition non seulement la survie et la santé mais influence également le comportement social, beaucoup plus que certains le pensent. Bien manger et surtout faire attention à la répartition et au dosage de ses nutriments est donc essentiel pour être heureux…

Source : http://www.pnas.org. Photo Shutterstock.com/Stepanek Photography