
La créatine, vous connaissez, c’est un fait mais, hormis les bénéfices sur la croissance musculaire et la force, la créatine a beaucoup d’autres fonctions. Nous allons faire un récapitulatif du mode d’action de la créatine sur le muscle et vous présenter aussi dans un deuxième temps ses autres bénéfices. La créatine est encore aujourd’hui une référence pour augmenter les performances (12% en moyenne sur 6 semaines) dans les sports anaérobiques. Même si les laboratoires de nutrition se battent pour sortir la créatine qui sera la mieux assimilée (HCL, nitrate, citrate, malate, buffered …) et bien souvent avec succès, la molécule reste la même.
Actions sur la masse musculaire
Parmi ses nombreuses actions sur la masse musculaire, la créatine permet d’augmenter l’hydratation cellulaire en augmentant l’osmolarité des cellules musculaires et donc la quantité d’eau retenue dans le muscle. Cela engendre donc une augmentation du volume des muscles et de leur poids. Sur ce principe la créatine va permettre un stockage plus important du glycogène musculaire et hépatique. Mais cela nous l’avons déjà expliqué …
Ce que l’on sait moins c’est que la créatine agit sur d’autres facteurs responsables de l’augmentation des performances et du volume musculaire. En potentialisant l’activité des mitochondries, la créatine va renforcer la contraction cardiaque et augmenter sa résistance lors d’exercices de courte et moyenne durée. Autre action anabolique et autre voie d’action, la créatine augmente la rétention d’azote qui est directement responsable de la création de nouvelles cellules musculaires. La créatine ne se contente donc pas d’augmenter le volume des muscles mais augmente également le nombre des fibres.
Si la créatine a démontré son action sur la croissance du muscle sec elle a échoué sur la réduction de la masse grasse surement parce qu’elle est une source d’énergie préférentielle par rapport au glucose dans les efforts anaérobiques et épargne donc les réserves énergétiques.
Action sur l’énergie
Parmi ses autres modes d’action sur la performance, la créatine élève les taux de DHT (dihydrotestostérone) (certains d’entre vous ont peut-être déjà eu quelques boutons en phase de charge …) sans élever les taux de testostérone sauf si elle est associée avec de la béta alanine. Elle permet également une légère élévation de l’hormone de croissance (d’environ 40% comme l’arginine) en stimulant la sécrétion de dopamine et abaisse temporairement les taux de myostatine (inhibiteur génétique de la croissance musculaire). La créatine permet également de potentialiser le stockage de la carnosine dans le muscle d’où son affinité particulière avec la beta alanine. Se supplémenter en créatine et beta alanine est alors la meilleure combinaison pour repousser l’échec musculaire et rajouter quelques reps à vos entrainements tout en soutenant des niveaux de testostérone élevés.
Mais laissons un instant de côté la performance physique et voyons ce que la créatine peut nous apporter dans notre vie de tous les jours.
Ses autres actions moins connues
La créatine est essentielle au bon fonctionnement du cerveau grâce à son affinité avec les récepteurs gabanergiques et permet donc une détente neurologique indispensable à la récupération cérébrale. Son action « antidépressive » vient de son action sur la modulation des neurotransmetteurs dopaminergiques et sérotoninergiques. Les études ont montré sa capacité à réduire les maux de tête suite à un traumatisme, à réduire la fatigue chronique et à augmenter les facultés cognitives par ce biais.
La créatine renforce la perception visuelle en augmentant le nombre de cellules photo réceptrices, l’élasticité de la peau et réduit l’apparition des rides en stimulant la production de collagène, et est un traitement novateur aux Etats-Unis pour lutter contre la sarcopénie (dégénérescence musculaire due à l’âge). Son rôle protecteur (anti oxydant) ne se limiterait d’ailleurs pas qu’aux protéines musculaires mais aurait une action significative et positive sur l’oxydation de l’ADN selon une récente étude menée à l’université de San Diego. La créatine diminue les réactions inflammatoires dans les cas d’asthme sévère en accroissant la réponse immunitaire des neutrophiles et éosinophiles. Enfin des tests cliniques ont montrés son action bénéfique sur la densité osseuse.
Il est donc temps d’arrêter de diaboliser la créatine et de la cantonner à un dopage naturel dans le sport. Tant qu’elle est prise à des doses normales et qu’un certain nombre de mesures hygiéniques sont prises, vous ne risquez rien. Pensez à avoir une consommation hydrique normale et n’en prenez pas si vous avez des troubles métaboliques ou organiques.